La consécration pour Jean-Claude Anaf

commissaire priseur de Lyon Brotteaux fête avec éclat ses trente ans de marteau

Après trois décennies d’un labeur acharné, le commissaire priseur de Lyon Brotteaux fête avec éclat ses trente ans de marteau.

La belle aventure humaine d’un petit grenoblois complexé et compliqué dont la détermination à obtenir la première place en province ne s’est jamais démentie. Itinéraire d’un enfant obstiné. Et, doué.

Sa méticulosité est légendaire. Lui, parle de son goût de la perfection et du travail bien fait, de sa ténacité. D’aucuns le traitent volontiers de teigneux. Jean-Claude Anaf n’est pas d’un abord facile. Il a pour ses proches, son équipe au travail, ses relations la même exigence qu’envers lui-même. On peut parfois parler d’intolérance. « Je suis surtout intolérant vis à vis de moi-même » réplique-t-il « Certes, je ne laisse rien passer. Ce qui ne m’empêche pas d’être un homme de consensus ».

Fort soucieux de sa forme, son hygiène de vie est impeccable, alimentation, horaires, sport et de son apparence, il aime s’habiller et son nœud papillon est devenu légendaire, l’homme reconnaît volontiers être un emmerdeur méticuleux, pointilleux, tatillon et précis. Dénué de toute hypocrisie, il avoue : « Je peux devenir un tueur si on me trompe, me ment, si on trahit ma confiance ».

Après une formation chez Maître Blache, commissaire-priseur à Grenoble, J.C.A. réussit en 1975 l’examen qui l’autorise à taper le marteau. Il s’associe à Lyon avec Françoise Herment-Mochon puis s’installe en 1979 quai Victor Augagneur. Durant quelques années, il organise des ventes de prestige au Palais des Congrès et au Sofitel puis, acquiert en 1986 la gare des Brotteaux, désaffectée. Une idée de génie qui hisse rapidement sa notoriété : les ventes dans ce superbe cadre Belle Epoque attirent des amateurs du monde entier mais aussi, l’attention des média avec lesquels le commissaire priseur a des relations parfois orageuses. Lyon-Brotteaux est inauguré en 1989 et les records s’envolent : Les clowns musiciens de Bernard Buffet 846 000 €, un vase libellule de Gallé, 362 000 €, deux danseuses de Degas, 270 000 €… Les ventes de prestige s’enchaînent officiées telles des grand messes par le maître.

A la suite de la réforme des ventes aux enchères de 2001, Jean-Claude Anaf crée deux sociétés de ventes volontaires Anaf Arts Auction et Anaf Auto Action en plus de la société de ventes judiciaires. Puis, préparant sa succession s’adjoint les services d’un jeune commissaire-priseur Etienne de Baecque en 2005 après s’être associé à Jean Martinon, l’ami de toujours, ancien professeur chez les Maristes devenu commissaire priseur en 1994 et de Dominique Miniau.

Avec trente-cinq collaborateurs, l’assistance de trente experts spécialisés, le groupe Anaf a réalisé des centaines de ventes dont, chaque année, une trentaine de prestige avec catalogues et publicités internationales, la vitrine d’une belle entreprise. L’officier ministériel s’est donc mué en chef d’entreprise. A coups d’un marteau d’ivoire offert par ses grands parents. Pour fêter une triple décennie à monter les enchères, il édite une superbe plaquette retraçant les échelons gravis par un jeune homme ambitieux qui s’est donné les moyens de sa réussite.

Article écrit par Brigitte Guardi le 6 mars 2006 sur www.lyonpeople.com

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