Un hôtel des ventes judiciaires pour Jean-Claude Anaf
Archive publiée originellement le 26 avril 1994
sur Le Progrès
Cinq ans après les Brotteaux, le commissaire-priseur quitte Mions et ouvre à Saint-Priest un centre de ventes aux enchères pour véhicules et matériel judiciaire. Premier coup de marteau jeudi
Aujourd’hui, les matériels industriels ou de bureau, les véhicules ne peuvent plus se vendre n'importe comment. Le commissaire-priseur doit les traiter comme les objets d ’art : en médiatisant la vente, en préparant le matériel et en apportant toutes les prestations. De plus, il ne faut pas que l'acheteur ait l'impression de descendre dans une zone. » Jean-Claude Anaf vient de joindre les actes à la parole : jeudi, il donnera le premier coup de marteau dans son nouvel hôtel des ventes judiciaires flambant neuf installé-à Saint-Priest.
L'accent sur la sécurité
Construit par la société RIC présidée par Constant Giorgi, ce centre LVP (Lyonnaise de Ventes Publiques) est situé dans le parc d'activités des Portes de l'Est, à l'intersection de la Rocade Est et de l'A 43. Etabli sur trois hectares, le nouveau site offrira une surface couverte de 2 500 m2 accueillant deux bâtiments, le principal sera consacré aux ventes et à la présentation des véhicules et matériels tandis l'autre abritera le centre de contrôle AFNOR et le centre de lavage. L'architecture de cet édifice qui se termine en grand auvent métallique de cinq mètres de long sur le pourtour, est signée Michel Ginsburger à qui l'on doit déjà la Cité des antiquaires du boulevard Stalingrad.
Avec ce nouvel outil, « pas aussi luxueux que les Brotteaux pour ne pas faire peur », Jean-Claude Anaf vise à améliorer la qualité des prestations. Les commissionnaires porteront des uniformes. Les voitures seront vérifiées, lavées et séchées sur place ce qui représente un gain de temps et de personnel. Les véhicules défileront en marche sur une rampe d'accès légèrement surélevée et, pour le confort du public, les gaz d'échappement seront immédiatement aspirés.
Enfin, le commissaire-priseur sera placé sur une estrade au milieu des spectateurs afin que ce soit « plus convivial et qu'il y ait une communication totale. » Enfin, à Saint-Priest, l'accent sera mis sur la sécurité. « C'est une des causes de mon départ de Mions, confie Jean-Claude Anaf, nous avons souffert de la localisation et nous avons eu des problèmes de détérioration et de vols. » Ici, le parc, clos, sera surveillé 24 heures sur 24 et éclairé la nuit.
En privilégiant ainsi le confort de ses visiteurs, Jean-Claude Anaf « attend une amélioration qualitative des ventes et non pas une augmentation en volume ». « Le niveau des ventes liées aux saisies judiciaires reflète la mauvaise santé de notre économie, précise-t-il, or je crois à la reprise économique pour cette année et surtout pour 95. »
Mais surtout, avec ce centre neuf, bien placé et bien équipé, j’espère grossir la clientèle des particuliers, infiniment plus nombreuse que celle des professionnels, beaucoup plus généreuse aussi. Deux qualités auxquelles les « clients vendeurs » (établissements financiers, sociétés de leasing,...) sont très sensibles.
Article écrit par Isabelle Brione le 26 avril 1994, Le Progrès