Jean-Claude Anaf s’adjuge de belles ventes, à coups de marteau !
Archive publiée originellement le 5 novembre 1994
sur Figaro Méditéranée
A notre connaissance, Me Jean-Claude Anaf est le seul commissaire-priseur de France et de Navarre, peut-être aussi dans toute l’Europe à oeuvrer dans une gare.
Beaucoup de lecteurs et amateurs de belles choses le connaissent : ils vont à Lyon-Brotteaux, l’hôtel des ventes, chaque fois qu’une vente les intéresse. Ce qui est souvent le cas, car Me Anaf est très actif. Jean-Claude Anaf a commencé par faire des études de droit. Quelqu’un lui dit : « Je vous vois très bien commissaire-priseur. » Commissaire-priseur ? Il n’y a jamais pensé. A Grenoble où il vit, il demande à Me Blache, ami de la famille, s’il y a moyen de faire un stage pour voir.
Le moins conventionnel.
C’est la révélation. Il passe ses examens et décide de s’installer à Lyon, la grande ville, 106 km de Grenoble. Esprit indépendant, il n ’est pas fait pour les associations. Il a des idées neuves et s’avère le moins conventionnel des commissaires-priseurs.
Quand la gare de Lyon-Brotteaux, désaffectée au profit de la nouvelle gare toute proche de Lyon- Part-Dieu avec desserte du TGV, est disponible, il propose sa candidature. La mairie accepte. Spectaculaire, son travail de rénovation. Du grand hall de gare, il fait la salle des ventes avec podium, espaces d’exposition pour les meubles, panneaux amovibles pour les tapisseries, les miroirs, les peintures. Des tableaux électroniques affichent les chiffres des enchères et leur conversion, en dollars, en livres sterling, en marks, en francs suisses, en lires - au lieu d’afficher les trains en partance.
Derrière les anciens guichets, il a installé les réserves ; en mezzanine, les bureaux pour ses douze employés. Et c’est ainsi qu’il est devenu la locomotive des commissaires-priseurs de province. Voilà pour l’artistique. Parallèlement, Me Anaf a ouvert l’an dernier à Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise, un centre de ventes aux enchères de véhicules et matériels judiciaires de ligne ultra contemporaine. Savez-vous qu’ici vous pouvez acquérir des automobiles 30 % moins chères qu’à l’argus ? Jean-Claude Anaf à la salle de vente des Brotteaux
Grand travailleur et grand professionnel, Me Anaf est respecté loin à la ronde, y compris à l’étranger, s’entourant de spécialistes réputés. Il signe une vente de prestige, le 20 novembre, à Lyon-Brotteaux. Didier Lhostis, propriétaire du château de Candie à côté de Chambéry, se défait d’une partie du mobilier de la propriété qu’il aménage en château-hôtel. Sur abondance de meubles et d’objets de qualité : il vend, entre autres, 8 fauteuils Louis XV signés Nogaret, 50 porcelaines de Bayeux sur le thème de la Chine, un bureau Mazarin, 3 grandes pendules (une Louis XVI avec temple d ’amour, attribuée à Verberie, une avec théâtre de marionnettes), des tableaux de fleurs sur porcelaine début XIXe, une paire de buffets- bibliothèques XVIIIe, un lit en bronze de maréchal d’Empire. Le château, qui a beaucoup d ’allure, ne sera pas démuni pour autant.
Jean-Claude Anaf en couverture du figaro Méditéranée le 5 novembre 1994
Article écrit par Michel Desforges / Photos: non crédités le 5 novembre 1994 sur Figaro Méditéranée