Les états d'art de Jean-Claude Anaf

Les états d'art de Jean-Claude Anaf

À la tête de la première maison de ventes aux enchères de province, installée dans l'ancienne des brotteaux à lyon, le commissaire-priseur mettra en vente, le 9 décembre, une exceptionnel nature morte de Jacob Van Hulsdonck.

Rotraut, « ma » peintre de prédilection. Artiste allemande, elle épouse en premières noces l’artiste français Yves Klein, le 21janvier 1962. Celui-ci meurt à 34 ans, le 6 juin de la même année, avant même la naissance de leur fils Yves Armand, le 6 août. Remariée, elle vit en Arizona. La toile de cette artiste, qui m’a été offerte par une amie, représente une constellation d’étoiles blanches sur fond noir, symbolisant le trou de l’univers. Il est au-dessus de mon bureau depuis vingt ans.

Très récemment, j’ai acheté une œuvre d’Olivier Debré. C’est, lui aussi, un artiste époustouflant, son œuvre m’interpelle par sa simplicité nerveuse. Le summum de l’abstraction.

La photo m'attire pour sa pureté et parce quelle est un témoignage incontournable d’un instantané de la vie. Mais je n’aime que le noir et blanc. Mon dernier achat est une œuvre de John Coplans représentant un poing fermé. Un geste fort, les mains sont, avec le regard, le reflet de la personnalité.

La bible est ic livre auquel je suis le plus fidèle. J ’aime la feuilleter et relire quelques chapitres. Non par conviction religieuse, mais parce quelle me permet de prendre du recul, de remettre en question certains aspects de ma vie et de trouver des solutions, tant sur le plan personnel que professionnel. Je me retrouve également dans les œuvres complètes de Thérèse d’Avila, dont l’écriture est d’une étonnante vivacité et d ’une fulgurante beauté. Dans un tout autre registre, j’apprécie aussi les bons polars et les thrillers politiques. La Fnac reste la librairie dont je ne peux me passer. J’y passe cinq fois par an pour faire le plein de livres et compléter mon stock de BD, surtout Black et Mortimer.

«La Mémoire dans la peau n°2 . un film tiré de la fameuse trilogie de Robert Ludlum, est le dernier film qui m’a emballé. Dans le rôle principal, Matt Damon. J’aime autant le jeu de l’acteur, carré, rapide, que le personnage touchant dans la quête de son passé et de son identité.

La chanson des années 1970 me parle. Plus rythmée qu’aujourd’hui, elle évoque mes souvenirs de jeunesse. Aphrodite’s Child, les Beatles, les Stones, Dalida... mes goûts sont assez éclectiques. J’apprécie autant Piaf que la chanteuse égyptienne Oum Kalsoum Mais la seule qui me délasse totalement,c’est la magnifique Callas.

RTL reste ma radio du matin. Christophe Hondelatte est formidable et je m’amuse toujours des témoignages des auditeurs. C’est vraiment le reflet de notre société, et les hommes politiques feraient bien de s’en préoccuper un peu plus.

«Le Monde» et «Le Figaro» m’accompagnent tous les jours. Je lis attentivement les pages économiques, qui me permettent d’apprécier la tendance des marchés. Le vendredi, c’est La Gazette de Drouot que je dévore de la première à la dernière page. En revanche, je ne regarde jamais la télévision, trop franco-française, contrairement aux médias anglo-saxons, qui m’intéressent plus.

100 francs, c’est le prix de vente de mon premier objet en tant que commissaire-priseur : une paire de biscuits de Sèvres représentant deux singes. C’était en 1975. Le 9 décembre prochain je mets en vente «Nature morte au déjeuner gras», un somptueux tableau de Jacob Van Hulsdonck. C’est le seul grand format que l'on connaisse de ce primitif flamand (104x72 cm Son estimation avoisine les 400 000 euros. Je doute, hélas, qu’il reste en France.

Propos recueillis par Anne Rogier le 11 décembre 2007 sur www.pointdevue.fr

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